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C'est quoi, le skatecross?
BoarderCross, BladerCross, InlineCross, SkateCross, les courses d'obstacle en roller ont changé de nom au fil des années. La pratique s'est structurée petit à petit pour devenir aujourd'hui une discipline reconnue avec un circuit mondial. Histoire...
Il s'inspire largement des compétitions déjà existantes en ski ou en snowboard. Il peut être installé sur du plat ou dans une descente. Les parcours recréent un univers urbain avec ses obscacles. Il n'existe pas vraiment de règles en la matière : on peut utiliser des modules de skateparks (quarters, tables de saut, plans inclinés, tremplins...) mais aussi des supports plus rudimentaires tels que des bottes de pailles, des carcasses de voitures, des pneus, des barrières Vauban...
Des compétitions récentes se sont déroulées sur des pistes de BMX race en enrobé, comme à Moscou (Russie) ou sur des pistes en terre comme à Liège (Belgique) avec le Dirt Skate Cross. On peut même utiliser un skatepark existant ou même un bowl, comme cela a été le cas à Marseille.
En général, une course dure d'une trentaine de secondes à une minute.
Difficile de parler du roller sans parler de la capitale Européenne : Lausanne ! La cité helvète a été le théatre de quelques rollercross spectaculaires avec les meilleurs riders mondiaux tels que les frères Lenoir, Wilfried Rossignol... Autant vous dire qu'avec le relief de la ville, les descentes ont été exploitées !
Les Monop Urban Roller Race (U2R) ont jeté les bases du skatecross moderne. A la grosse différence ces courses actuelles, les U2R se déroulaient dans de grosses descentes sur des tracés allant de 400 à 800 m. Autant vous dire que les riders arrivaient à toute allure sur les modules.
Parmi les grandes dates, on retient :
... sans oublier les Roll'Heures 2002, avec leur Blader Cross au Trocadéro (Paris).
En 2002, Salomon lance la gamme "FSK" sur le marché du roller, "FSK" pour "Freeskate" : un type de patin polyvalent à mi-chemin entre roller street et roller de randonnée : une platine compacte avec roues de 76 à 80 mm montées en hilo, une coque renforcée mais légère. On y trouve notamment le Crossmax et le Deemax.
En 2003, la marque annecéenne lance le Salomon Freeskate Festival pour assurer la promotion de son roller phare, le FSK. La première année voit la pluie perturber la compétition. L'édition 2004 est un peu plus clémente malgré la météo capricieuse et permet de classer les riders. Greg Mirzoyan l'emporte.
La marque noire et jaune a investi les pentes du Trocadéro à Paris avec d'énormes modules. Des groupes de 4 à 6 riders s'élancent dans les pentes pour arriver en bas le plus rapidement possible. Sur leur route, d'énormes modules de street qu'ils doivent effacer pour gagner quelques dixièmes. Les qualifications se font au temps et les phases finales à plusieurs riders de front. L'événement tient autant de la course que du show, les riders prennent un malin plaisir à envoyer des rotations aériennes durant les entraînements et parfois pendant les épreuves.
Le rachat de Salomon par AMER Sports en 2005 marque la fin de la branche roller. C'est un coup dur pour les riders passionnés, Salomon a porté le marché français et largement investi dans la recherche développement, ainsi que dans la promotion. Va s'ensuivre une période de flottement de quelques années...
Lorsque Salomon a cessé son activité roller, quelques groupes de patineurs ont continué de perpétuer la tradition en organisant des boardercross au sein d'événements majeurs tels que Rennes sur Roulettes ou aux 24 Heures du Mans Roller, de 2003 à 2005. Les associations RollerFR et MAP ont été les plus investies. A Rennes, on a notamment pu assister à l'Urban Roller Cross en 2005.
Il faut attendre 2011 pour que la pratique trouve un second souffle. Dans la même logique que Salomon, Seba va initier le "Skate Cross" et le circuit des World Skate Cross Series. Les riders s'affrontent lors d'un circuit composé d'étapes à travers le monde. Chaque étape rapporte plus ou moins de points en fonction de son importance : 1, 2 ou 3 étoiles. Vous pouvez voir le système de classement par points ici. Le rider qui accumule le plus de points remporte le classement général.
Durant les qualifications, chaque rider a 2 run chronométrés. Les patineurs s'élancent un par un et doivent réaliser le meilleur temps possible. La meilleur performance est retenue pour obtenir un classement général. En fonction de leur temps, ils pourront passer au tour suivant.
Durant les phases finales, les riders qualifiés (habituellement 8 / 16 / 32, etc.) s'affrontent par groupe de 4. Les 2 vainqueurs de chaque groupe sont qualifiés pour la phase suivante et les deux autres sont éliminés de la compétition. Les riders portent des dossards de couleur en fonction de leur classement et choisissent leur places sur la ligne de départ dans l'ordre suivant : rouge, jaune, vert, bleu.
Pendant les courses à 4. Les riders ne doivent pas se pousser, tirer le maillot de leurs adversaires... Cependant, les contacts de course peuvent être tolérés. Les juges analyseront systématiquement les cas litigieux : s'ils estiment qu'il y a une faute alors ils pourront disqualifier certains riders du run en les reclassant 4ème. Il est donc important d'attendre l'annonce officiel du résultat final approuvé par les juges après que la course soit terminée.
Tous les types de patins sont autorisés, quads ou inline.
Les patineurs viennent de différents pratiques : descente, slalom, freeride ou roller street. Ces dernières années, les parcours ont favorisé ceux qui maîtrisent le mieux les modules, les streeteurs ! En fonction de la configuration du parcours, on peut privilégier l'un ou l'autre des profils.
Le skatecross est un effort physique qui demande d'avoir une bonne tonicité et de l'explosivité, notamment au départ pour sortir de la rampe de lancement et bien se placer, mais aussi pour relancer en sortie de virage. Il faut avoir un bon niveau technique pour franchir les modules de skatepark à toute allure au milieu des autres riders. Il faut savoir bien choisir ses trajectoires, comme en course ou en descente. Enfin, un minimum de sens tactique peut vous aider à profiter d'une opportunité ! Bref, il faut être polyvalent !
Le circuit mondial s'est structuré et la pratique du skatecross est même reconnue au sein de la Fédération Française de Roller Sports. Les français font partie des meilleurs mondiaux avec Anthony Avella ou encore Mathilde Monneron.
Le skatecross a encore de beaux jours devant lui. C'est une format de course assez facile à organiser dans n'importe quel lieu. Il n'est pas nécessaire d'avoir de gros modules à disposition pour créer des compétitions amusantes et adaptées à différents niveaux. Quelques éléments de récupération et un peu d'imagination permettent de réaliser des parcours variés.
Il ne serait pas surprenant qu'on voit se créer à terme un circuit de skatecross tout-terrain et/ou sur piste de BMX race. Après tout, il existe plus de 250 pistes praticables en France et cela ne nécessite pas d'aménagement particulier ! Une bonne solution pour mutualiser les moyens avec d'autres pratiques !